17 juillet 2008

Une autre histoire - ((v.d))

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Une autre histoire ! Celle du réveil en sursaut de violence... Quand il prend conscience d’une anomalie déchirant la quiétude nocturne. Il se perd en conjectures brumeuses de peu de secondes et parvient grossièrement à un stade insuffisant d’éveil. Ce qui le conduit logiquement à la réaction attendue par l’omniprésent stimulus. La conscience du hurlement non humain l’extirpe de ses songes allégés d’insomnie. L’autour se concrétise tout en restant dans une bulle myope et factice. Ce genre d’irréel contraignant est désagréable à l’extrême. Tout ne devient alors que ce cri, qui d’intensité le dresse nerveusement sur ses pieds. La conscience s’épaissit de colère, à la station debout s’enchaînent certains mécanismes de mouvement. La seule et bonne automatique réponse est désormais l’extérieur. L’inexorable froid pour saborder le bruit. L’habillage est primaire, douloureux et nécessaire comme une naissance. Se couvrir, égarer ses mains sur le hasard du tas traînant à proximité du lit. Saisir la chemise puis couvrir ses jambes, protéger ses pieds, parachever le tout par un semblant de chaud en peau de bête. Et puis sortir. Dans le couloir d’abord où les âmes perdues se bousculent dans leurs corps fripés de sommeil ; dans un bruit d’autant plus terrible qu’il sent qu’on lui échappe. Puis nos dualités bipèdes se suivent machinalement vers un terminal de sortie. Avancer, maussades, jusqu’à ce fameux point où il faudra s’agglomérer afin de procéder au comptage des têtes. Son nom, auquel il répondra, sera pour l’occasion A19, celui de son box de vie. La voix qui l’appelle coche ensuite l’incarnation de sa présence sur un mystérieux papier. Ils resteront alors quelques temps à bêler tous ensembles, attendant patiemment le signe salvateur du berger. Mais avant tout, il faudra observer la parade inutile de ses braves soldats du feu, figurants malgré eux de cette farce nocturne. Ils arrivent de leur clignotement bleu ; premier pas vers un retour au calme. Les êtres pavloviens s’éparpilleront ensuite, quand le temps sera venu, et réintègreront la salutaire chaleur de leur box apaisé. Ce n’était après tout qu’un mauvais moment de non-rêve ! Reprenons donc le fil du sommeil où nous l’avions laissé !


PUTAIN D’ALARME DE MERDE !!

(St Andrews, Uni Hall, 2004)

2 commentaires:

  1. bonjour frère de plume;j'écris aussi depuis des millénaires avec un cyclone en croupe:-)bravo pour le mélange baroque de beauté et de sarcasme, je reviendrai te visiter(virtuellement!)

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  2. Merci pour les encouragements et les visites à venir !
    et vive la poésie et l'écriture !
    à bientôt

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